En salle depuis le 20 février 2019, le premier long-métrage d'Antonin Baudry offre une plongée ultra-réaliste dans l'habitacle d'un sous-marin militaire français.
Dans les profondeurs océaniques règne une cacophonie insoupçonnée. Mais pour l'équipage du Titane, un sous-marin nucléaire d'attaque sous pavillon français, chaque son représente un danger potentiel. C'est à l'Oreille d'or qu'incombe la lourde tâche d'identifier le bruit environnant pour prévenir toute menace. A bord du bâtiment c'est Chanteraide, incarné par l'omniprésent François Civil, qui assume ce rôle primordial. Quand il confond un submersible ennemi avec un cétacé lors d'un mission en Syrie, il fait frôler la mort à tout l'équipage.
Avec le Chant du Loup, l'univers cloisonné des sous-marins s'ouvre au grand public. Sur fond de tensions internationales majeures où la dissuasion nucléaire s'impose rapidement comme la seule issue, Chanteraide semble être le seul capable de décanter la situation désespérée. Alors que les commandants Grandchamp et D'Orsi, respectivement interprétés très justement par Reda Kateb et Omar Sy, tentent d'agir avec sang-froid pour le salut de la nation, le personnage fragile de François Civil détonne avec le professionnalisme de ses camarades.
Pour son premier passage derrière la caméra, Antonin Baudry inscrit donc son long-métrage dans la lignée d'A la Poursuite d'Octobre Rouge (1990) et USS Alabama (1995), références du genre. Avec à sa disposition un budget rare pour une production française de plusieurs dizaines de millions d'euros, le cinéaste fait ainsi jeu égal avec ses prédécesseurs américains.
Une réalisation maîtrisée, au service d'un scénario hyperréaliste aux allures tristement annonciatrices, nous immerge avec brio dans le quotidien à haut risque des sous-mariniers.
On soulignera notamment la puissance des scènes en huis-clos, où le language technique laissé volontairement tel quel achève de nous faire adhérer à cette fiction.
En définitive le Chant du Loup nous offre un divertissement orignal et réussi qui saura toucher à coup sûr tous les types de public.
écrit par Antoine Bouchet