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Quelques jours sur la ZAD : une guerre dans le bocage

Historique : Zone à Défendre et Zone à Détruire

Tout commence en 1963 avec le projet de construction d’un nouvel aéroport sur la zone de la petite commune de Notre-Dame-des-Landes, à côté de Nantes. En 1974 est appliqué le décret de ZAD (Zone d’Aménagement Différé) ; les terres commencent à être rachetées, en 2012 ce sera l’expropriation pour les agriculteur·trice·s refusant de partir. Premier squat sur la ZAD en 2004, au Rosier. Au cours des années, l’organisation de la lutte contre l’aéroport s’intensifie, des rassemblements ont lieu. En 2011, la ZAD devient la Zone à Défendre que nous connaissons, et ses occupant·e·s, les zadistes, sont sur place pour soutenir les paysan·ne·s et pour empêcher la construction de l’aéroport sur cette zone humide dans laquelle vivent nombre d’espèces protégées. Les attaquent ciblent Vinci, l’entreprise qui a obtenu le contrat de construction de l’aéroport, et des confrontations avec la police entraînent les premières violences. Le projet est porté par le ministre Jean-Marc Ayrault, sous François Hollande. En 2012, après l’échec de l’opération César, qui visait à évacuer la zone et à détruire des habitations, le gouvernement décide de repousser les travaux. Le 17 janvier 2018, Édouard Philippe annonce l’abandon du projet d’aéroport.

Que faire alors des dizaines de zadistes qui ont maintenant construit leur vie ici, qui ont sauvé de la destruction des terrains en y important des élevages, jardins d’herbes aromatiques, fours à pain et autres projets collectifs ? L’État a heureusement la solution : tout raser, et on ne parlera plus des hippies, des alternatives et des salamandres, si quelques unes ont eu la chance insensée de ne pas mourir sous les lacrymos. Les expulsions et démolissions ont commencé lundi 9 avril, la ZAD appelle à l’aide.

Pas de bol, l’opération semble dès le départ ne pas se passer comme prévu. En effet, si Macron, Philippe, Collomb et les autres font montre d’une rigidité à toute épreuve, d’une absence totale de curiosité et d’un manque d’empathie à faire peur, ce n’est pas le cas des êtres humains qui, depuis lundi, viennent de toute la France, d’Espagne, d’Italie, d’Allemagne et d’Angleterre pour soutenir ces dangereux et dangereuses semeur·se·s de petits pois du bocage nantais, dont la beauté de la lutte ne peut qu’émouvoir et nous faire croire à un autre avenir que celui proposé par le MEDEF.

Mercredi 11 : Toulouse se met au vert

C’est donc décidé·e·s à porter main forte que nous partons de Toulouse mercredi matin, duvets dans le coffre et bottes aux pieds, pour ma part ravie de revoir la ZAD avec laquelle j’avais déjà sympathisé en 2012. Notre inquiétude grandit cependant à mesure que nous approchons de la zone. Grâce au site zad.nadir.org, nous nous tenons régulièrement informé·e·s de l’évolution de la situation : nous apprenons que les gendarmes mobiles (GM) ont attaqué la barricade de Lama fâché, que des arrestations ont lieu (elles ne cesseront pas, nous venons par exemple d’apprendre la peine de huit mois de prison ferme pour un zadiste belge accusé d’avoir arrosé deux gendarmes avec un extincteur). Nous entendons que plusieurs zadistes sont blessé·e·s, et quelques gendarmes aussi, bien qu’ils se soient eux-mêmes tirés une grenade dans le pied… Des cabanes sont détruites et des grenades ont été lancées dans un champ où pique-niquaient pacifiquement des familles avec enfants.

À l’approche de Notre-Dame-des-Landes, peu enthousiastes à l’idée de nous faire confisquer les masques à gaz et le matériel médical, seuls remparts contre la lacrymo, nous affrontons moult péripéties pour éviter les contrôles de gendarmes, qui ont décidément une drôle de façon de rétablir la « libre circulation ». Nous larguons les amarres dans un village voisin où nous sommes pris en stop par un convoi de tracteurs qui arrivaient sur zone. Ces agriculteurs et agricultrices font partie des personnes modérées, dont la destruction lundi de la ferme des Cents Noms a révolté. Nous faisons donc notre entrée sur la ZAD comme nous aurions pu la rêver, agrippé·e·s à des tracteurs roulants aux abords de champs au-dessus desquels l’hélicoptère des gendarmes patrouillait à l’aide d’un immense faisceau lumineux, ambiance 1984.

Jeudi 12 avril : « Allô allô, on est sur zone »

La journée de jeudi 12 avril, 4e jour d’expulsion, fut pour certain·e·s celle de violents affrontements avec les gendarmes, auxquels je n’ai pu assister malgré une inquiétude constante pour les copains et copines au front, car nous n’étions décidément jamais au bon endroit. Nous en avons cependant beaucoup appris sur la salade de fruit de Radio Klaxon, la radio de la ZAD qui diffuse les informations importantes, prévient des mouvements de la police, transmet les messages de soutien et diffuse une playlist pas piquée des hannetons. La radio est notre principal moyen d’information sur zone.

Vers 22h, la préfète de la Loire-Atlantique et de la région Pays de la Loire, Nicole Klein, annonce « la fin des opérations menées par les gendarmes ». Ce n’est ni son premier mensonge, ni son dernier.

L’ambiance est tantôt joyeuse et bon enfant, tantôt tendue. Les scènes sont impressionnantes : les champs, saturés de gaz, sont ravagés de cratères de grenades. Les zadistes font front face aux gendarmes, sous la pluie, tandis que d’autres gardent les barricades. Il n’y a souvent que quelques mètres entre une barricade en feu et les GM.

Vendredi 13.12

Vendredi, 6h du matin, nous sommes réveillé·e·s par un appel dans le dortoir : « Pour ceux qui veulent aller sur le front c’est maintenant ! Ils sont à Lascar, on a besoin de monde ! » Yeux encore collés par la courte nuit dans le sleeping, nous enfilons collants, jeans, bottes, pulls, écharpes dans une ambiance fiévreuse. Tandis que les copain·ine·s s’équipent de casques et masques, nous formons une petite équipe médicale afin d’aider les blessé·e·s, en nous tenant un peu à l’arrière du front. Nous bourrons donc nos poches et nos sacs de lingettes pour bébé, de nombreuses pipettes de sérum physiologique, de bouteilles d’eau mélangée à du Maalox, eau bénite pour les visages brûlés par le gaz grâce à un effet antiacide, de compresses, de biseptine, de pommade, de bouchons d’oreilles qui évitent des désagréments tels que la surdité en présence de grenades assourdissantes, d’eau et de l’indispensable chocolat.

Dès notre arrivée près des barricades, nous ne cessons plus de lutter contre les gaz lacrymogènes. Nous bénéficions de formations sur le tas, des médecins et des infirmier·e·s sont là. Certaines blessures ne sont pas du tout à la portée de nos maigres compétences, comme cet homme blessé à l’épaule par un tir de grenade qui, à cause d’un hématome énorme au niveau de l’épaule, ne peut plus bouger son bras. Beaucoup de personnes sont choquées, blessées, tremblantes, il faut les accompagner hors de danger. Au plus fort de l’affrontement, ça hurle « Médic’ ! Médic’ ! » de tous les côtés. Nous courrons à travers la forêt et les barricades, espérant qu’un·e médic’ plus expérimenté·e est déjà sur place en cas de blessure grave. On entend des cris de joie : le véhicule blindé s’est enlisé dans un fossé, une quinzaine de GM, dans la boue, tentent lamentablement de le redresser. À l’arrière du front, les gens renforcent les barricades et préparent de quoi lutter contre les charges des GM : pierres, boucliers, cocktails Molotovs. Le nom peut faire peur, mais il s’agit de réaliser à quoi nous faisons face.

Sur la zone, l’armement à disposition des quelques 2 500 GM suréquipés est donc constitué de :

- Matraques et tonfas, qui tapent dur au corps à corps surtout lorsqu’ils y mettent du cœur. Peuvent provoquer hématomes divers, fractures, blessures à la tête et chocs internes.

- Gaz lacrymogène, ou CS pour « chlorobenzyzylidène malononitrile », qui recouvrent en quelques secondes les champs de pissenlits d’un gaz blanc opaque façon boîte de nuit à Ibiza, en bien moins drôle. Il irrite fortement les yeux, la peau et les voies respiratoires donnant, lorsque l’on n’est pas protégé, la délicate impression de devenir aveugle et d’être en train de mourir d’asphyxie. Plus de 8 000 lacrymogènes auraient été utilisées depuis lundi.

Étant souvent le jouet préféré des forces de l’ordre en manifestation, voici les gestes à adopter : couvrez-vous immédiatement bouche et nez d’une écharpe ou d’un foulard, imbibé si vous le pouvez de Maalox dilué, de citron ou de vinaigre de cidre. Ne restez pas seul.e. Ne vous frottez surtout pas les yeux, crachez si vous avez du gaz dans la bouche. Lorsque vous êtes à l’abri, nettoyez-vous vite les yeux avec du sérum physiologique, rincez-vous le visage au Maalox ou à l’eau, rincez-vous la bouche. Chez vous, prenez une douche froide et lavez vos vêtements, qui sont contaminés par le gaz.

- Spray au poivre : utilisé lorsque les individu.e.s sont à moins de 5 mètres, il irrite sévèrement les zones touchées. Les yeux sont évidemment la zone la plus sensible. Rincez à l’eau en tamponnez la peau avec plusieurs lingettes pour bébé ou du liminent.

- Grenade assourdissante F4 ou GLIE : seconde sur le podium des stars de la ZAD et bonne première en terme de blessures, elle est lancée grâce au « Cougar ». La GLIE envoie une très forte décharge qui peut blesser les tympans de manière grave, d’où l’utilisation de bouchons d’oreille. Cette grenade, qui creuse de gros cratères dans le sol, projette terre et débris sur plusieurs mètres, responsables de nombreuses blessures, parfois graves : tympans en sang, blessures ouvertes aux jambes, mains, tête, des chocs internes, hématomes… Plus de 3 000 de ces grenades explosives auraient été tirées.

- Grenade de désencerclement : normalement utilisée seulement si les gendarmes sont encerclés et uniquement au niveau des pieds, on a pu constater que leur usage est en réalité tout à fait hors de contrôle. Elles projettent, avec une forte détonation, des palets de caoutchouc rigides qui provoquent aux aussi de nombreuses blessures, très graves s’ils atteignent la tête.

- Last but not least dans la perversité de l’État : le gaz incapacitant, un produit neurotoxique qui cause nausées, diarrhées et perte de repères pendant plusieurs jours. Il ressemble à de la lacrymo mais, les premières secondes, le gaz sort jaune, orange ou vert.

Selon Nantes Révoltée, la moyenne des tirs de grenades serait de un tir par minute (1 400 grenades par jour). On atteindrait aujourd’hui les 200 blessé·e·s côté zadistes. Les dégâts psychologiques face à une telle violence ne sont pas non plus à sous-estimer.

On notera aussi l’utilisation de blindés, d’un hélicoptère qui ne laisse aucun répit et, dimanche, d’un canon à eau qui a eut le mérite d’être quasiment d’une inutilité parfaite.

De leur côté, les zadistes utilisent cailloux (lancés à la main, au lance-pierre ou à la catapulte), pommes de pain, œufs de peinture, cocktails et la boue, ressource inépuisable sur le bocage.

Il faut aussi constater que la plupart des blessures subies par les forces de l’ordre sont de leur propre fait : plusieurs se sont blessés eux-mêmes avec leurs propres grenades, et leur plus gros soucis serait les acouphènes. Bien joué.

L’après-midi se passe dans le calme et nous pouvons profiter d’un moment de la vie ordinaire sur la ZAD : pour nous, ce sera sieste dans le foin, entre le bouc et les veaux, à observer les poules naines au chant si particulier. L’espace est auto-géré : chacun·e est prié·e de ranger et de nettoyer derrière lui ou elle, conditions sine qua non pour une entente sereine entre habitant·e·s et soutiens.

Samedi 14 : boum, quand notre cœur fait boum

Rebelote le lendemain matin, les affreux playmobils attaquent les barricades des Fosses Noires. De nombreux·ses blessé·e·s sont encore à déplorer ; parmi eux et elles, des copain·ine·s. Le danger est réel et l’angoisse aussi. La bonne humeur est cependant présente : si les GM ne sont là que pour un salaire, de notre côté les gens se battent pour leurs maisons et leurs idéaux. La différence n’est pas moindre.

Samedi après-midi, c’est direction Nantes pour la manifestation en soutien à la ZAD. Alors que, avec 38,5 de fièvre et la capacité musculaire d’une senior, j’étais bien décidée à rester en arrière de potentiels affrontements, voilà que les CRS nassent les 8 000 personnes présentes sur place, zadistes, soutiens, personnes âgées, familles avec enfants, et commencent à bombarder la foule de lacrymogènes. Ma fesse droite, touchée mais indemne, a bien plus de chance que cet homme qui, quelques mètres à côté de moi, s’effondre au sol, probablement touché à la tête par la même grenade. Il est évacué par les manifestant·e·s pendant que le gazage s’intensifie. Beaucoup ne sont pas du tout équipé·e·s, tout le monde tousse, crache, des enfants manquent de vomir, on cherche où se cacher pendant que les grenades tombent de tous côtés, sans nous laisser la possibilité de sortir. Nous y échappons par un escalier souterrain. La consigne est de ne pas courir et de rester calme, ce que les personnes présentes respectent admirablement vu les circonstances.

Quelques minutes plus tard, tandis que les CRS raccompagnent crânement leur fourgon cellulaire plein des arrestations du jour, une dame d’un soixantaine d’années trébuche et tombe devant eux. Les CRS se jettent sur elle, menaçant de lui faire vraiment mal. Nous sommes plusieurs à nous approcher pour filmer et protester, ils répliquent en nous visant avec des grenades de désencerclement qui font de nouveaux blessé·e·s.

Choqué·e·s par la violence de ce qu’il vient de se passer, nous tentons d’aller boire un verre pour nous remettre de nos émotions (surtout des miennes). C’est sans compter la BAC (brigade anti-criminalité) qui poursuit des adolescent·e·s en pleine rue, provoquant d’importants mouvement de panique. De peur, voyant plusieurs personnes coursées par ces dizaines de types menaçants habillés de noir, trois jeunes filles jettent leur chaise en terrasse et courent elles aussi terrorisées à travers les rues. La scène se reproduit plusieurs fois avant qu’on puisse se réfugier chez un fleuriste, de mon côté paniquée par la violence et l’absurdité de la situation. Ils continuent à lancer des grenades de désencerclement et des lacrymos en plein centre ville de Nantes, sans jamais tenir compte des riverain·e·s, des personnes âgées ni même des bébés en poussette. Nous apprenons qu’ils auraient violenté plusieurs passant·e·s et gazé des terrasses entières à cause de moqueries de la part des client·e·s.

Dimanche 15 : c'est elle que l'on matraque, que l'on poursuit que l'on traque

Retour sur la zone le lendemain pour le rassemblement, qui a vu se réunir environ 3 000 à 5 000 personnes sur la ZAD. Le but de ce regroupement pacifique est d’aider à reconstruire le Gourbi, plusieurs fois démoli. Le matin, le carrefour de la Saulce a été attaqué, faisant à nouveau des blessé·e·s graves.

Les gendarmes sont en ligne dans les champs pour garder le contrôle sur le carrefour de la Saulce. On y assiste à des scènes absurdes, comme des gendarmes se retenant de rire aux blagues potaches que leurs font les gens, d’autres qui prennent garde à ne pas réagir pendant que des tentatives sont menées pour deviner leur prénom : « Mathieu ? Philippe ? Sylvain ? Ah ! » Ces mêmes GM qui attaqueront violemment à coup de lacrymos et de grenades explosives lorsque la nouvelle charpente du Gourbi s’approchera trop près de sa destination.

Scène magique que cette charpente passant à travers champs, portées par des hommes et des femmes qui réussissent à contourner encore et toujours les dispositifs rigides des forces de l’ordre ! Malgré la police, malgré la violence, le symbole de cette charpente est d’une beauté folle. La joie et la solidarité sont donc attaquées d’un coup par des grenades qui projettent mottes de terre et débris à 8 ou 10 mètres de hauteur. Certaines personnes sont terrorisées et non préparées. Plus les gendarmes avancent, plus la foule panique. D’autres sont sur le front, chargeant les GM au milieu des explosions. On hurle pour trouver des médic’ dans tous les sens, un brancard, vite, des gens sont transportés inconscient·e·s, d’autres restent assis·e·s, choqué·e·s, sur ce qu’il convient d’appeler un champ de bataille. Dans la foret, on hurle de ne pas courir, chacun·e cherche son groupe, on ne comprend pas.

Les tritons ne plieront pas

Nous rentrons sur Toulouse après la fin des affrontements, soulagé·e·s de voir que les copain·ine·s vont bien, mais nous ne pouvons plus parler d’autre chose que de ce que nous venons de vivre et de ceux et celles qui restent. Nous sommes choqué·e·s par tant de violence de la part d’un l’État qu’on se refuse à présent d’appeler démocratique. Le retour à la réalité est compliqué : Toulouse, sa fac, son métro, ses gens qui ont prit une douche le matin même nous paraissent très loin de ce que nous venons de vivre. Là-bas, nous étions sans doute plus proches du monde dans lequel nous aimerions vivre, dans lequel chaque individualité est respectée, où le fonctionnement est à la fois autonome et tout à fait collectif, dans lequel nous considérons tout le monde, femmes, hommes, chèvres, vaches, et où nous prenons garde à respecter les cultures. Cet espace est un véritable lieu d’expérimentation et de liberté pour qui veut se donner la peine de mettre les pieds dans la boue et les mains dans la terre. La violence de l’État est aussi là, dans cette volonté implacable et insensée de vouloir faire disparaître la richesse de ce que la ZAD a à offrir.

Face à la colère de tou·te·s ceux et celles que le gouvernement souhaite écraser, à cet « état de droit » qui expulse les gens de chez eux et méprise toute solidarité, je ne doute pas qu’il y aura un retour de bâton. Nous sommes plus fort·e·s et nombreux·ses car, après tout, « on a chaud, plus chaud, plus chaud qu’la lacrymo ».

Pour rester au courant, l'indispensable https://zad.nadir.org/ et sa rubrique "Flash Info", ainsi que Radio Klaxon. Les potes du Collectif Auto Média étudiant documentent beaucoup, RDV sur leur Instagram https://www.instagram.com/collectifautomediaetudiant/ et sur leur blog pour les témoignages : https://came2016.wordpress.com/ On vous déconseille d'écouter de trop près les propos du gouvernement, de la préfète et de la gendarmerie, qui ont décidément du mal à diffuser des infos fiables.

*L’article est écrit sous pseudonyme afin de mieux intégrer ce témoignage personnel dans l’expérimentation collective qu’est la ZAD.


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