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Comprendre la guerre en Syrie.

  • L'Alouette
  • 1 déc. 2015
  • 3 min de lecture

Une conférence s'est tenue le jeudi 15 octobre à 18h00 dans l'amphi 9 sur « la crise des migrants' » actualité brûlante et sujette à de nombreuses controverses. Il s’est avéré que le sujet de la réunion portait davantage sur les causes ayant entraîné la guerre en Syrie - engendrant le flux migratoire - que les migrants eux-mêmes. Loin d'avoir attiré les foules, c'est avec satisfaction que l'auditoire a écouté le chroniqueur de politique internationale sur le Moyen-Orient Bruno Guigue. C'est avec son franc parlé que ce dernier a raconté les événements ayant engendré l'actuelle condition syrienne.

Un régime impitoyable et l'échec du Printemps Arabe syrien.

Le régime totalitaire de Bachar el-Assad et de ses prédécesseurs a causé, pendant des générations, une vie précaire où les Droits de l’Homme étaient inexistants. Le Printemps Arabe, survenu 4 ans plus tôt en 2011, a vu avec succès s'effondrer les régimes dictatoriaux dans des pays tel que l’Égypte, la Libye ou le Yémen. Ce fut un échec pour la Syrie où l'Opposition a été vivement réprimée par le gouvernement d'Assad.

Un pays divisé et usé par quatre ans de guerre civile.

Cet échec est dû à l’absence d'élan populaire dans la capitale de Damas en sympathie avec le régime : le pays se divise. Ce sont deux Syrie radicalement opposées qui s'affrontent avec d'une part la population de Damas favorable à Assad, dont l'armée appelée les Loyalistes s'appuie sur la communauté Alaouite (groupe religieux dérivé du Chiisme), et de l'autre la population rurale où s'est formée l'Opposition Islamiste armée, principalement de confession Sunnite. L'Opposition avait alors été vivement encouragée par l'Occident, alors très optimiste quant à ses chances : «C'est une question de semaines», avait affirmé les médias. Quatre années de guerres civiles commençaient, faisant autant de morts dans les deux camps.

D'une guerre civile à une guerre internationale.

Face à l'afflux sans précédent de migrants aux frontières de l'Europe, ainsi qu'à l'instauration de l’État Islamique/Daech à cheval sur les territoires irakien et syrien, les occidentaux se sont vus dans l'obligation d'agir. Mais voilà que l'UE et les USA se retrouvent dans l'embarras : comment lutter contre Daech sans devoir s'allier au dictateur Assad ?

Une situation qui semble paralysée.

Depuis le début de la crise syrienne, en mars 2011, au Conseil de sécurité de l'ONU, la Russie, alliée de Bachar al Assad, et la Chine mettent à trois reprises leur veto à des projets de résolution allant à l'encontre du président syrien et qui appelaient à des mesures de rétorsion contre son gouvernement. Par ailleurs, l'hésitation des américains ainsi que de l'Union Européenne à s'engager militairement sur le sol syrien a cristallisé le conflit, l'idée de financer et de former les rebelles à distance s'étant soldée par un échec.

Interventions douteuses.

Les tensions se sont envenimées avec l'intervention russe en faveur du régime syrien. Depuis longtemps alliées, pour des raisons économiques, militaires et géopolitiques, la Russie et la Syrie ont uni leurs forces et on appelé à une coalition internationale afin de mettre un terme à l’État Islamique. Mais il s'est avéré que les bombardements russes visaient d'avantage les rebelles de l’Opposition armée que les terroristes de Daech comme il en était question. De plus, les monarchies Sunnites du Golf (Arabie Saoudite, Quatar, Koweit) pour affaiblir leurs adversaires Chiites (Iran et Syrie) ont fourni des armes aux rebelles syriens et ont financé des formations extrémistes proches d'Al-Qaïda.

C'est ainsi que le soulèvement du printemps 2011 est devenu la scène d'un nouvel affrontement international entre Est et Ouest.

La conférence s'est achevée sur un débat où des étudiants passionnés et des anciens réfugiés de la guerre d'Espagne (1936-1939) ont confié leurs points de vus et leurs vécus face à une situation qui semble être le reflet des grands conflits du XXe siècle.

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