Ceci n'est pas un portrait.
- L'Alouette
- 25 févr. 2016
- 2 min de lecture
Exposition au musée des Augustins – Du 21 novembre au 6 mars 2016 – Prix étudiant : 5 euros

L’exposition temporaire « Ceci n’est pas un portrait » regroupe un corpus thématique articulé autour de la fantaisie. L’originalité de cette exposition réside dans le fait qu’elle met au jour le lien qui relie différentes écoles, artistes et styles qui jusqu’à lors étaient vus comme distincts. En effet, cette exposition très diversifiée regroupe des artistes européens d’exception comme Murillo, Fragonard, Tiepolo venant de différents horizons, qui opèrent dans des styles variés. Il est ainsi possible de croiser des Courtisanes vénitiennes de la Renaissance, des portraits en buste de buveurs ou de musiciens du Caravage tout en gardant cette cohérence constante du genre de la fantaisie. Les artistes laissent libre cours à leur imagination sans se soucier de la question de la bienséance ou de la ressemblance avec le modèle comme le veut la tradition du portrait. Ces artistes désireux qu’ils sont de capter l’âme humaine, utilisent une peinture noble pour accompagner ce style prosaïque. La fantaisie est un exutoire libérateur comme en réaction aux exigences précises des commandes habituelles. C’est près de trois siècles de création picturale qui s’étendent du début du XVIe siècle à la fin du XVIIIe siècle que l’explosion vous « donne à voir ». Sur la forme, le visiteur serpente littéralement d’une thématique, l’autre avec en filigrane une seule ligne de force : la fascination de l’art européen pour le visage et le corps humain. Sur la forme toujours, vous, votre imaginaire, est sollicité au moyen d’outils interactifs. Mais après tout qui rêve ? Le personnage sur la toile, le peintre ou le spectateur ? Dès l’entrée, donnant le ton, vous serez happés par les jeux de regard des figures de fantaisie (bustes ou mi-corps sur un fond minimaliste). Vous chercherez en vain à collecter des indices afin d’imaginer leur parcours. L’attention se pose sur l’attitude, l’état psychologique des modèles. Les regards sont intenses ou noyés dans le rêve, ces personnages présents, vous semblent absents, ils vous échappent. Une dernière complicité se dessine, leurs regards vous désignent, changement de statut, vous passez de voyeur à acteur. Entre stratégies de séduction pour nous retenir ou représentations méfiantes voir méprisantes nous emportons ces regards énigmatiques empreints d’ambiguïté. Au détour d’un recoin vous tomberez dans l’univers du rêve avec les dormeurs. Ces personnages ordinaires captés dans un moment de vulnérabilité ou d’abandon livrés dans leurs grandes vérités. De tours en détours, vous glisserez dans l’univers du rêve. Un instant, la séquence, section « rires et sarcasmes » livre une réflexion ironique grâce à une large palette d’émotions. Autre lieu, autre thématique il nous ait donné d’étudier les processus de création des visages dans le cadre du laboratoire éponyme. Comme le temps travaille la chair des êtres, les artistes le font de la matière picturale. Des musiciens concentrés et inspirés, oscillant entre culture savante et expression populaire vous intrigueront, et solliciteront votre curiosité. Au sortir, vous vous perdrez dans l’atelier du costume, malaisé qu’il vous sera de définir l’identité de ces personnages, déguisés, travestis jouant des rôles tout droit sortis de l’opéra ou de la littérature.
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