L'Europe face à la crise des migrants
- L'Alouette
- 29 mars 2016
- 3 min de lecture
Le 18 décembre 2015, journée internationale des migrants, se tenait à Bruxelles un sommet européen pour établir des solutions à la situation des migrants en France. En effet, aujourd'hui on parle de crise migratoire tant l'Europe est dépassée par les événements et peine à gérer les flux provenant des pays en guerre.
Mais tout d'abord, définissons les personnes concernées par cette crise, on parle de migrants, de réfugiés, de déplacés, de demandeurs d'asiles, de nombreux termes aux définitions différentes. Un migrant est une personne qui s'est installée dans un pays autre que le sien depuis au moins un an, par choix ou par obligation, une définition en somme assez généraliste. Tandis qu'un réfugié est une personne qui a quitté son pays en raison d'un danger. Ainsi, si l'Europe et la France ont habituellement une relativement bonne régulation des flux de migrants, ce sont ici les réfugiés qui posent problème.

D'où viennent ces réfugiés ?
Essentiellement de Syrie, mais également d'autres pays en conflits, comme l'Afghanistan, l'Irak ou le Kosovo. Néanmoins, il faut bien comprendre que les réfugiés qui viennent en Europe, ne représentent qu'une infime partie d'un problème beaucoup plus large. En effet, en 2014, le nombre de migrants dans le monde s'élevait à 53 millions de personnes, soit 0,7% de la population mondiale. Seulement 26% d'entre eux sont considérés comme des réfugiés, et parmi ceux ci, plus de la moitié sont ce que l'on appelle des déplacés intérieurs, qui migrent au sein de leur pays. Enfin, seulement un réfugié sur cinq vit en dehors de sa région d'origine, la plupart d'entre eux migrent vers des pays frontaliers. Si tant de personnes quittent la Syrie, ce n'est pas seulement pour des raisons économiques, quoi que peuvent en dire certains sceptiques. La population syrienne doit en effet faire face à de nombreuses menaces, qui sans rentrer dans le détail du conflit syrien peuvent se résumer en trois points : le régime quasi-dictatorial de Bachar El Assad, la menace de groupes ethniques ou religieux tels que Daesh, et plus récemment, les frappes de la coalition contre Daesh qui font malheureusement de nombreuses victimes parmi les civils. Les affrontements entre ces différentes forces rendent évidemment le pays invivable et expliquent le nombre croissant de demandeurs d'asile qui s'élève aujourd'hui à 68 000 en France. Si ce nombre de 68 000 migrants indigne de nombreux politiques, rapporté au nombre de communes, il représente moins de deux personnes par commune en France. On est loin de l'invasion souvent évoquée, et pourtant les pays Européens peinent à prendre en main le problàme des réfugiés syriens.
Que fait aujourd'hui l'Europe ?
La première réaction de l'Europe a été une fermeture massive des frontières, et une tentative de régulation des flux. En octobre 2014 l'Europe met fin à l'opération Mare Nostrum engagée depuis un an et destinée à sauver les migrants naufragés. Elle est remplacée par l'opération Triton, qui est cette fois une mission de ''surveillance'' des frontières confiée à une entreprise privée, Frontex. Deux milliards sont ainsi investis entre 2007 et 2014 dans la défense et la sécurisation des frontières. Tentative de régulation aujourd'hui revue puisque le résultat a été 3625 migrants morts en tentant d'atteindre l'Europe, et qui continuent de mourir dans les camps de réfugiés, où les conditions de vie sont particulièrement précaires. Aujourd'hui les pays européens tentent toujours de trouver une solution à la répartition des migrants, notamment par des éventuels quotas d'accueil pour chaque pays, mais les pays développés peinent à prendre leurs responsabilités. Néanmoins, des initiatives d'accueil émergent des citoyens, ou du domaine associatif. À Toulouse notamment avec l'association Toulouse Syrie Solidarité, qui se charge de trouver des hébergements, ou encore l'association Solidarité Union, qui récolte des dons de nourriture et de vêtements. Si vous souhaitez agir à votre échelle, vous pouvez également vous adresser à la Croix Rouge qui recrute des bénévoles dans les centres d'accueil.
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