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La mobilisation étudiante sur le campus du Mirail

  • L'Alouette
  • 16 avr. 2016
  • 3 min de lecture

Mercredi 30 se tenait une nouvelle AG depuis le début de la mobilisation contre la Loi Travail ; prise en main par le comité de mobilisation et non par les syndicats, c’est l’amphi 9 qui avait été choisi comme lieu de réunion et non le traditionnel amphi 8. Les thèmes abordés reprennent ceux des AGs précédentes : moyens d’action essentiellement, les enjeux de la manifestation du lendemain, mais aussi une question : comment mobiliser plus d’étudiants ? On a en effet l’impression d’un grand désintérêt de la part des étudiants qui regardent parfois les mouvements de mobilisation d’un oeil sceptique voir hostile… Interrogée à ce sujet, Arya, de l’UET, remarque « ça fait des années que la fac est dépolitisée, ce n’est plus comme avant 2009 », elle lie cela à une « droitisation des profs » mais aussi à un virage plus général de l’enseignement universitaire qui n’apprend plus des savoirs mais des compétences. Elle remarque aussi que la fac est pleine de précaires qui n’ont pas forcément le temps de s’informer, alors que paradoxalement ce sont eux qui pourraient comprendre et être touchés par la question. Enfin elle souligne qu’il y a sans doute aussi une peur de se mobiliser liée à la pression mise autour de la présence en cours. “C’est parce que tu n’y crois pas que tu n’y arrives pas” les mots de maître Yoda à L Skywalker, héros connus de tous sont cités par un étudiant qui a pris la parole dans l’amphi 9 bondé. Croire à quoi ? croire qu’on peut obtenir le retrait de la loi travail, croire même suite à ça que le système peut être changé ? 500 à 700 étudiants sont actuellement mobilisés pour y croire et tenter de faire prendre conscience aux autres étudiants le danger que représente la loi El Komri pour la société : tracts, points info, repas, tours de salles, AG et Ags d’UFRs… La massification du mouvement est un des objectifs principaux de la mobilisation.

La mobilisation, c’est qui ? Des membres de syndicats mais aussi des étudiants x ou y rassemblés dans un comité de mobilisation ouvert à tous. Si l’objectif est le même pour tout le monde des débats peuvent émerger sur la question des moyens d’actions… parmi ceux-ci, la question du blocus cristallise la lutte mais aussi les débats chez les étudiants, mobilisés ou non. Cette question en arrive alors souvent à supplanter et occulter les questions plus fondamentales : on se rappellera l’an dernier des proportions assez faramineuses qu’avait pris cette question, qui pouvait ressembler à une sorte de contre-mobilisation, une mobilisation visant à saper la première sans chercher réellement à comprendre ses enjeux. Parmi les militants, la question du blocus fait aussi débat, entre ceux qui le considèrent comme un moyen potentiel et ceux qui le voient comme une fin, comme le remarque Arya. Pour les pro-blocus, celui-ci représente le seul moyen de permettre à tous les étudiants de participer à la mobilisation, l’alternative de la journée banalisée proposée par l’université restant discriminante ; un blocus pourrait aussi amorcer une prise de conscience de la part d’étudiants non-informés. Pour d’autres, il s’agit avant tout de massifier le mouvement, de gagner « la bataille des idées » avec pédagogie afin de faire front contre le gouvernement. “Etre au top le 31” : La manifestation de jeudi 31 mars représentait un réel enjeu de revendications à l’échelle nationale. Si la plupart des étudiants toulousains ne sont sans doute pas monté à Paris comme nous y encourageait Mickaël Wamen de Goodyear en visite la semaine précédente, ce fut à Toulouse une réussite, tant sur le nombre de manifestants que sur l’ambiance, malgré la proportion somme toutes assez faible d’étudiants – qui apprécierons le souvenir d’une dispersion à Saint-Cyprien sous des nuages de bombes lacrymogènes. Aujourd’hui les syndicats appellent à une grève reconductible au moins jusqu’au retrait de la loi. Perçu comme l’aboutissement d’une série de mesure allant à l’encontre des intérêts publics, ce projet apparaît comme étant l’élément déclencheur d’un phénomène de mobilisation exceptionnellement important au regard de ces dernières années. Au Mirail la mobilisation continue, malgré la fatigue des militants les plus investis, persuadés que les étudiants ont leur rôle à jouer.


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