Le taxi est mort, vive le taxi (oui mais, 2.0)
- L'Alouette
- 16 avr. 2016
- 2 min de lecture
L’implantation de la multinationale Uber en France a fait débat au cours des derniers mois, entre grèves des taxis, remise en question de la législation du travail, et émergence de nouveaux modèles économiques, on peut se poser la question : Le phénomène d’Ubérisation est il un danger pour l’emploi ou simplement une évolution naturelle de l’économie ?
Uber, l’entreprise 2.0 Le concept est simple : mettre à profit les nouvelles technologies pour offrir un service plus rapide, plus efficace et surtout moins cher, en court-circuitant au passage des corps de métier plus conventionnels. Dès ses premiers pas, l’entreprise connaît un succès planétaire, mais au moment de s’implanter en France, elle se heurte à un problème et entre dans une bataille juridique qui durera plusieurs années, notamment en raison de la concurrence déloyale qu’elle représente pour les taxis. Mais si Uber est à l’origine du phénomène et de sa médiatisation, nombreuses sont les entreprises qui fonctionnent sur le même modèle économique : Airbnb, Blablacar,... Toutes ont un système commun : au moyen des nouvelles technologies, mettre en relation des particuliers qui souhaitent échanger des services, et créer ainsi un marché parallèle, généralement moins cher. Néanmoins, comme on a pu le voir dans le cas des taxis, les travailleurs des secteurs concernés voient d’un mauvais œil ces nouvelles entreprises qui fleurissent sur le marché. L’ «Uberisation», un problème de société ? Si ce n’est pas nécessairement le cas, tout porte à le croire. Depuis les publications anxiogènes, qui prévoient déjà la disparition de nombreux corps de métiers, à la création d’un Observatoire français de l’Ubérisation en octobre dernier, il semblerait que l’Ubérisation fasse peur. Et pour cause, nombreux sont les secteurs menacés : des télécoms à la restauration en passant par l’hôtellerie. Ce phénomène est devenu synonyme de précarisation de l’emploi, et d’une évolution par laquelle toute une génération se sent dépassée. En effet, tous les travailleurs ne sont pas formés aux nouvelles technologies, et le cadre juridique reste, d’autant plus en France, très incertain et source de conflits. Malgré tout, l’Uberisation a ses cotés positifs. En effet, la cible de ces entreprises, soit un public à priori jeune et habitué aux nouvelles technologies, semble le plus souvent satisfait de services de qualité égale voire supérieure à ceux du marché plus conventionnel, mais aussi d’un contact humain, qui est retrouvé dans la relation commerciale de particulier à particulier. Finalement le problème semble être celui d’une évolution rapide dans une société plutôt réfractaire au changement.
Une nouvelle économie ? Et si plutôt que de se cacher derrière un concept d’Ubérisation «fourre-tout», nous acceptions que l’économie évolue, et que le marché du travail ne sera pas indéfiniment le même. Ne vaudrait-il mieux pas anticiper la reconversion d’un modèle économique obsolète, plutôt que de s’obstiner à refréner une transformation qui semble inéluctable ?
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