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Le temps de fumer quelques cigarettes...

  • L'Alouette
  • 16 avr. 2016
  • 2 min de lecture


Une auberge : La Route des Dames. Un soir parmi tant d’autres, où un jeune photographe décide de s’arrêter à cette auberge. Une serveuse derrière le comptoir. Qui sort d’une boite de métal six cigarettes. Avec, sur chacune d’entre elles, les mots d’un poème de Tristan Corbière : « Les fleurs de tombeau qu’on nomme Amourettes / Foisonneront plein ton rire terreux / Et les myosotis, ces fleurs d’oubliettes... » Le jeune photographe, curieux, interroge la serveuse quant à l’origine de ces six cigarettes. Et elle lui raconte. Car il y a une histoire cachée dans ces vers. Une histoire d’hommes qui souffrent et de femmes qui attendent. Une histoire de tortures et de mort à une époque, pas si lointaine, où être artiste était une faute. Une histoire d’espoirs volant en éclat. D’amour. Un peu de fumée bleue... est une BD qui ne peut être expliquée, ni même résumée. Il faut la lire pour la comprendre. Il faut se laisser porter par l’incroyable talent de ses auteurs, Pellejero et Lapière. Il faut être entraînée par le récit de Laura, la serveuse, qui dévoile sa vie à ce jeune photographe comme pour tourner la page d’une existence révolue. Les personnages, aussi dissemblables qu’attachants, ont chacun une personnalité et un vécu qui les rend irrésistiblement touchants. Les mots, quant à eux, ont ici une importance cruciale. Ils sont mélodieux, précis, et sonnent toujours justes. Ils tissent une trame mélancolique qui prend aux tripes tant elle a l’air véritable et dont on ne peut ressortir que changé. Une intrigue à trois débuts, et une seule fin : celle de l’acceptation de l’absence. « Nous étions en état de délivrance... » avoue Laura à celui qui l’écoute, se remémorant les temps heureux où elle vivait avec Ludvik, son unique amour. Et c’est en fumant ses six cigarettes que les barreaux du passé, devenus fumée bleue, ouvrent, enfin, sur une nouvelle liberté.

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