Les toilettes de l’UT2J regorgent de graffitis, au détour d’une porte, des messages de tout ordre viennent nous tomber au coin de l’œil, de quoi s’occuper le cerveau assis sur le trône. Il est possible de s’extasier devant de vibrants messages de tolérance ou de capter le sentiment de haine et de colère de l’individu qui, armé de son stylo, écrit des messages racistes, fascistes, réactionnaires, sexistes et j’en passe. Au cours de mon périple dans les toilettes de la fac j’ai pris conscience qu’il y a dans les graffitis tout un a
rt, il ne manquait plus que des petits fours pour clôturer ma déambulation du White Cube. Puis, je me suis demandée si les toilettes étaient une vraie tribune d’expression politique appelant au débat ou bien un défouloir où l’on déverse sa haine de manière anonyme dans un 2m carré que l’on peut fermer à clé.
Ici, le message semble clair, on a à faire à des nostalgiques de la « vraie liberté d’expression », c’est à se demander où sont passés les vrais mirailleux. Vous en conviendrez, les mots en fac de Lettres et Sciences Humaines, restent bien une chose sur laquelle on peut compter. Alors, à vos stylos ! A ce propos, poésie et philosophie viennent s’unir dans des punchlines à vous dessiner un joli sourire béat sur le visage, ces phrases sont d’un optimisme sans borne ou bien ce sont seulement des mots clés jetés par-ci par-là qui viennent se poser à coup de marqueur sur les murs, le rouge et le noir se mêlant pour devenir les couleurs de la passion, de la prise de conscience, du refus de coopérer avec la société actuelle. Puis, il y a la dure réalité des messages, le rouge et le noir c’est aussi la violence des mots. Alors, à vous de juger de la validité de ces graffitis car le langage est souvent le commencement et la finalité de toutes choses.