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WEAC et associations

  • L'Alouette
  • 16 avr. 2016
  • 6 min de lecture

Les 7 & 8 février, l’équipe du comité de rédaction de l’Alouette s’est rendue à Limoges pour le Week-End au Campus, organisé par Animafac, (l’association des associations, qui met en relation les étudiants et propose des formations afin de les épauler dans leurs projets) afin de présenter un atelier et de découvrir la vie associative étudiante du grand Sud-Ouest. Il est 16 heures, nous sommes vendredi. On a l’air un peu bêtes, armées de nos sacs à dos, de nos manches à balai, accessoires indispensables pour notre banderole et de nos divers numéros de l’Alouette. En sitting à Borderouge, le groupe se gonfle peu à peu des associations toulousaines. L‘ambiance est détendue, on mange des muffins et on fume des cigarettes en fantasmant sur la mégalopole de Limoges. Comment sera l’hôtel ? Est-ce qu’il y aura des bars ? Comment est la faculté de lettres ? Allons-nous foirer notre atelier ? Et diiiiites, est-ce qu’on pourra faire un karaoké ? L’ensemble est mi-studieux, mi-réunion de groupies à un concert des Beatles. Le bus arrive et nous rencontrons Véronique, notre chauffeuse, somme toute si gentille que je me sens obligée de citer son nom dans cet article. Véro, si tu me lis… Le trajet est assez long, mais nous tuons le temps en musique et en multiples requêtes de pauses pipi. A noter que, chargé d’appel pour l’occasion, le comité de rédaction de l’Alouette aura à l’occasion appris à compter jusqu’à 53 : bravo. Nous arrivons finalement devant la gare de Limoges (vous savez, celle de la publicité Channel 5 avec Audrey Tautou) : l’équipe d’Animafac nous y attends, le sourire aux lèvres, toute prête à en découdre ! Nous marchons vers l’hôtel, un Ibis budget comme on en fait des centaines : distribution des chambres, remerciements, félicitations…


Etienne, animateur réseau d'Animafac à Toulouse et les grands sourires de Lucas et de Léa de RMM

La note du week-end est déjà donnée : ce sera convivial et bon enfant. On dépose nos affaires en riant comme des gamines de quinze ans en voyage scolaire, on se fait des bonnes blagues de potache, partageant notre surexcitation avec tous les gens que nous croisons. Que cette information n’empêche aucun de nos rédacteurs de continuer à nous craindre, merci. Et puis on va boire une bière, toutes les bonnes choses commençant avec une bonne bière. Les copains de Radio Mon Mirail nous rejoignent, on essaie de parler atelier et boulot, mais en fait on boit surtout des coups et on rentre se coucher gentiment.

Le lendemain, c’est petit déjeuner à la fac : les choses sérieuses commencent. Nos esprits ne sont plus concentrés que sur une seule chose : réussir notre atelier, canaliser notre énergie, et celle de l’ensemble du groupe, pour proposer quelque chose qui tienne la route. Armées de nos tous nouveaux badges « On gère », nous nous rendons à la réunion d’accueil. Nous écoutons le responsable de la faculté (qui nous a gentiment appris qu’on ne disait pas « sac » ou « sachet » ou « poche » à Limoges, mais bel et bien « pochon »), une envoyée de la mairie (qui a tenté de nous vendre la mégalopole) et le Président d’Animafac au niveau national. Pour les vingt ans d’Animafac, le manifeste anniversaire trône en bas de l’amphithéâtre : je vous invite à aller le lire, il est drôle, et il donne un petit aperçu de ce que peut être l’associatif.

Le moment tant attendu est enfin arrivé : nous allons présenter un atelier sur le média étudiant : quelle est notre humble utilité ? Comment nous sommes-nous montés ? Dès le départ, l’assemblée est réactive et certains sont venus avec des problématiques précisés à l’esprit. Nous expliquons notre volonté de créer une interface pour et par les étudiants, afin de proposer une vision de l’information alternative à celle des médias traditionnels, mais aussi notre envie de créer une communauté au sein de l’université, de promouvoir les associations et la vie étudiante dans notre ville. RMM nous quitte pour aller enregistrer une émission de radio, et nous restons avec un petit groupe afin de monter notre journal du WEAC « Le pochon des assos », l’ensemble se fait dans la bonne humeur et l’interaction.

Satisfaites, nous passons le reste de la journée à parler avec les différentes associations présentes sur le campus afin d’écrire des petites présentations sur notre page Facebook. Nous découvrons alors les différentes formes que prend l’engagement associatif dans le milieu universitaire et au delà, mais surtout ce que cela apporte aux différents acteurs de cet engagement. Pour le président d’une association tournée vers la biodiversité de Montpellier l’associatif est avant tout « un bon moyen d’insertion professionnel » car il lui permet de « rencontrer des chercheurs et de se faire des contacts ». Dans la file d’attente pour le déjeuner, les membres d’une association de théâtre nous parle de « rencontres humaines enrichissantes et d’une nouvelle façon de se découvrir soi-même au sein d’un groupe ».

En fin de journée, nous apprenons à faire des ceintures avec des pneus de vélo, riant ensemble de cette situation quelque peu incongrue : « qu’est ce que l’Alouette ne nous aura pas fait faire ! ». L’occasion pour nous de discuter avec une jeune parisienne qui partage avec nous sa joie de découvrir l’étendue de la vie associative grâce à ce Week-End Au Campus. Toutes gonflées de cette première journée, nous filons à l’hôtel nous rafraîchir puis nous rejoignons le centre ville pour un repas, et le fameux blind test d’Animafac. L’Aroumette (savant mélange de l’Alouette et de RMM) constitue joyeusement une équipe. L’ambiance est survoltée, les noms de séries volent dans les airs et nous sirotons notre bière en admirant un membre de la radio rafler environ tous les points mis en jeu. Même Downton Abbey nous échappe, causant ainsi une vague de déception pour une partie du CR. Cette victoire collective dont nous sommes peu à partager le mérite nous permet d’augmenter notre taux d’alcoolémie autour d’un shooter.

Je me permets de faire une petite ellipse temporelle nécessaire à la préservation de la vie privée des différents protagonistes de ce week-end. Le dimanche matin, l’ambiance est déjà au départ. Nous assistons toutefois à un atelier sur l’année de césure, qui a inspiré un des articles du journal en ce mois d’avril. Je vous invite à aller le lire : vous vous sentirez moins en marge vos envies d’aventures et de voyages. L’après-midi, alors qu’une partie de l’équipe travaille aux différents mini-reportages du week-end, l’autre se rend à un atelier intitulé « Ecrire pour être lu ». C’est ainsi que des étudiants d’une association toulousaine de cinéma nous parle de leur volonté d’ouvrir les étudiants aux classiques cinématographiques, desquels ils ont entendu parlé mais vers lesquels ils ne se dirigent pas forcément naturellement. Du côté de l’atelier, l’ambiance est aussi à la rencontre humaine.

Deux rédacteurs du BONDY BLOG nous parlent du média participatif, en l’occurrence au sein des banlieues, qui donnent la parole à ceux qui y évoluent et expérimentent cet environnement au quotidien. L’un des participants développe une réflexion sur le partage de la scène médiatique : un système « dominant » financé par les multinationales ou l’information est relayée par des journalistes professionnels, qui peuvent vivre de leur écriture, et un système sousjacent, très peu financé donc hors des systèmes de direction de la pensée, mais au sein duquel les acteurs ne peuvent s’enrichir suffisamment pour subvenir à leur besoin. Il demande alors aux intervenants comment ils peuvent ressentir ce que sera le média de demain. Ils n’en savent rien, mais ils pensent que les deux systèmes ne s’excluent pas entre eux, et que le métier de journaliste, comme celui de politique, ne devrait pas exister. « J’ai un boulot de fonctionnaire, je gagne ma vie dans le « système » mais je continuerai d’écrire des articles toute ma vie, en parallèle de ma profession : c’est ma façon à moi de militer. »

Utopie humaniste ou militantisme aguerri ? Je vous laisse seuls juges. Quoi qu’il en soit, ce Week-End Au Campus a été pour nous toutes riche de rencontres et d’enseignement sur les différentes manières de penser l’associatif. Aussi petites soient-elles, les associations étudiantes tentent de défendre leurs idéaux et leurs passions, travaillent avec leurs petites armes à voir le Monde, à le comprendre, et à en façonner une petite parcelle à leur image.


 
 
 

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