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ONG : Organisation Navrante et Gabegie ?

  • L'Alouette
  • 16 avr. 2016
  • 4 min de lecture

« Bonjour demoiselle hey il fait beau aujourd’hui c’est le moment pour partager un petit brin de causette! Non ? Booon tant pis la prochaine fois j’espère ! ». Ce matin comme tous les matins je passe devant ce garçon d’Action contre la Faim ou cette jeune fille d’Amnesty International, et cela fait bien un an que je ne discute plus. Vous aussi, vous les croisez peut être, coiffés d’un bonnet arc-en-ciel, d’un gilet fluo et parés de leur plus beau sourire. Ils sont sympas, ils expliquent bien, ils connaissent parfaitement leur leçon, on s’y intéresse même les premières fois, puis on dodeline de la tête pour finir par décliner leur proposition de prendre notre RIB. C’est alors qu’ils deviennent moins aimables, plus pressants... je leur ai fait perdre 30 minutes … 30 minutes pendant lesquelles ils auraient pu aller séduire la petite mamie qui sort de chez Desigual avec deux sacs. Arrivé chez moi je culpabilise, je me remémore, comme me l’a dit la bénévole, que nous sommes dans un pays « riche ». Il est vrai qu’une dizaine d’euros par mois ce n’est pas grand chose... Elle a fait de très bonnes comparaisons « tu as réellement besoin de sortir 2 fois par mois ? 10 euros c’est une sortie, voilà, tu vois ce n’est rien, c’est pris sur tes passes temps ». Oui je culpabilise, ils gagnent alors une manche. Chaque week-end je rends visite à une grand mère qui habite seule, elle ne gagne pas beaucoup de retraite, elle doit faire son potager pour être « large » comme elle dit. Elle a perdu son mari, elle n’a pas de famille, et la semaine dernière, elle a oublié de donner à Action contre la Faim : « Ils m’envoient toujours un courrier au début de l’année, cette fois-ci je devais être distraite, j’ai oublié de renouveler mon engagement, ils m’ont renvoyé ce courrier ». Je prend la feuille posée sur la table, le ton est agressif, presque menaçant et bien entendu culpabilisant : « Vous n’avez pas donné suite à notre premier courrier.. », « Sachez que durant cette période d’attente, xxx enfants auraient pu être sauvés... », « … seulement avec xxx euros vous auriez pu... ». La mamie est assise et semble très touchée par cette lettre. Je me rend alors compte... Les classes moyennes ne sont en réalité qu’un moyen de pression, les classes les plus humbles et les plus faibles, les retraités qui ne s’en sortent pas, les étudiants à ras qui se permettent tout de même de vivre, etc, nous ne sommes que les acteurs principaux d’une campagne de quête au pécule. Culpabilisation « … sans votre aide, des enfants mourrons... », pression morale et socio-économiques « … les écarts sociaux entre notre pays et le leur est tout à fait différent, il est nécessaire d’aider leur émergence... », déballages de belles vérités en pleine rue « ...Mais votre nouveau pull... il est en option ! Votre soirée pizza, elle peut bien n’avoir lieu qu’une fois de temps en temps ! », sont les poids de fonte des filets lancés par les grandes ONG. Je me suis alors penchée plus précisément sur l’activité et les flux de ces organisations. Je relève certains passages des chartes et bilans disponibles sur les sites de ces dernières (pour peu de temps bien évidement) ; Ils s’avèrent indigestes, articulés comme des codes civils, usant et abusant des syntaxes à rallonge.


Plus de la moitié des fonds (qui représentent pour cette organisation, cette année là, environs 40 000 euros) sont donc réservés au « travail quotidien ». De plus, le « passif » dont parle le bilan, est un fonds de réserve qui représente de même la moitié des dons obtenus. Cette réserve, pour donner une idée, atteint les 40 millions d’euros chez Action contre la Faim. Mais que font-ils donc à l’aide de ces réserves me demanderez-vous ? C’est très simple, la direction élargit son salaire à 10 000 € par mois, parfois plus pour les organisations les plus étendues ; ils répartissent l’argent d’abord en travaux pour de nouveaux bureaux, pour payer leur agents administratifs les plus hauts placés (qui ne se déplacent bien évidemment jamais sur le terrain) cinq ou six fois le SMIC. Des lettres en interne, témoignent de même des failles et des faiblesses des moyens utilisés sur place, dans les pays à aider. Les bénévoles ou agents de terrains sont payés une misère, ils n’ont aucunes aides concrète et rapide de la part de l’organisation, même lorsqu’ils envoient de nombreuses alertes quant à l’absence totale de personnel ou de matériel. Je dois tout de même dire, que toutes les ONG ne présentent pas ce caractère horripilant très bien dissimulé, toutes les ONG ne sont pas devenues des machines à fric bien huilées qui envoient, du haut de leur tour d’ivoire, des bombes culpabilisantes sur les population précaires. Les dons sont nécessaires, néanmoins, aujourd’hui, même les corps nés par et pour l’humain, ont enflé à en devenir de simples ogres avides d’oseille. Le but premier d’une ONG n’est pas de fructifier et de produire du chiffre d’affaire, c’est une organisation à but non-lucratif. Son but est de donner tout ce qu’elle reçoit de la générosité encore présente sur Terre, donner plus encore, donner du bénévolat, donner pour ceux qui n’ont rien, donner pour une cause juste, s’engager et tendre les bras. Il est nécessaire de s’informer, de lire entre les lignes, de se poser les bonnes questions ! Ne jamais perdre de vue, qu’une organisation dédiée à une cause, c’est une horloge et des écrous, c’est une énergie et des membres, c’est un règlement et un but à atteindre. Il faut aussi impérativement connaître toute les composantes de l’organisation à laquelle on s’allie.


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